Dans le cadre du dispositif AIGUAT, un exercice de sensibilisation au risque « inondations » a été programmé au collège le mardi 3 octobre 2017 en matinée. Il avait pour objectif de tester la capacité à réagir des élèves et des personnels, en cas d’inondations rapides, en tenant compte des consignes inscrites dans le Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) du collège validé par le Conseil d’Administration.
Pour mieux comprendre le pourquoi de cet exercice, nous vous invitons à lire ce qui suit :
Se préparer aux pluies méditerranéennes intenses
Selon Météo-France, les pluies sont dites « intenses » quand, sur une courte période (de quelques heures à une journée), il tombe plus de 50 mm d’eau dans une région de plaine ou plus de 100 mm dans une région montagneuse (1 mm d’eau est égal à 1 L d’eau par m²).
Ces pluies très abondantes en un temps record peuvent entraîner de graves conséquences, en particulier en montagne où elles donnent lieu à de violentes crues, ainsi qu’en milieu urbain où le ruissellement de l’eau est accentué par l’étanchéité des sols et provoque des inondations.
On parle souvent d’épisodes cévenols pour les caractériser car c’est dans les Cévennes, au sud-est du Massif central que ce phénomène est prépondérant et notamment dans les départements de l’Ardèche, de la Lozère, du Gard et de l’Hérault. Plus largement, l’ensemble des départements du pourtour méditerranéen sont sujets à ce type de pluies dues à de violents orages et à l’origine de crues torrentielles.
Cette zone est la plus exposée à ce risque du fait de la proximité de la mer Méditerranée. En effet, celle-ci emmagasine de la chaleur au cours de l’été et à partir de la fin du mois d’août, la disposition des dépressions et des anticyclones met en place un flux atmosphérique du nord de l’Afrique vers le sud des Alpes et du Massif central, l’est des Pyrénées et la Corse. L’air surchauffé se charge d’humidité en passant au-dessus de la Méditerranée. En arrivant sur la côte, ces masses d’air sont bloquées et soulevées par ces massifs montagneux favorisant ainsi la formation de nuages d’orages. La violence, tant en intensité qu’en durée des orages, est proportionnelle à la température et à la quantité d’eau contenue dans ces nuages.
Ces systèmes orageux ne couvrent pas forcément des zones très étendues, mais génèrent de très fortes intensités de précipitations (dépassant souvent les 100 mm/h). Ils peuvent parfois se régénérer (on parle alors de cellules stationnaires) en créant une vaste bulle d’air froid de surface, qui agit alors comme un relief en soulevant la masse d’air toujours au même endroit.
La Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises du ministère de l’Intérieur et la Direction générale de la prévention des risques du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, ont souhaité lancer une campagne de sensibilisation et de prévention dite « saison cévenole ». Tous les publics sont touchés pour qu’ils appréhendent au mieux les risques de pluies intenses et s’y préparent. Des actions seront destinées plus particulièrement aux élus et aux entreprises afin que soit renforcée la prise en compte du risque d’inondation dans l’urbanisme, que soient anticipées la poursuite et la reprise d’activité et que les formations et l’information sur ces risques se développent.
Afin d’anticiper et de savoir réagir face à un phénomène de pluies intenses, découvrez ci-dessous l’affiche des 8 bons comportements :
Le public jeune est également une cible privilégiée de la saison cévenole, aussi, les collégiens des départements de l’arc méditerranéen sont sensibilisés à cette problématique grâce à la campagne « Aiguat ». Ce terme catalan désigne de très fortes pluies et les inondations en résultant. Pour son lancement en 2015, cette campagne était l’occasion de marquer le 75e anniversaire de l’Aiguat des 16 et 17 octobre 1940. Cet événement avait vu tomber plus de 1 000 mm d’eau/m² en une journée !
Portée par l’Institut français des formateurs Risques Majeurs et protection de l’environnement (Iffo-RME), cette démarche s’appuie notamment sur la réalisation d’exercices permettant de tester le plan particulier de mise en sûreté (PPMS) des établissements scolaires concernés sur la thématique des inondations rapides.
Afin d’anticiper ces événements, il est important de suivre les prévisions et l’évolution des niveaux de vigilance communiqués par Météo-France et d’adopter les comportements adaptés à chacun d’entre eux. Cependant, la soudaineté et la rare violence qui caractérisent ces épisodes les rendent difficiles à prévoir.
Météo-France, le CNRS et plusieurs partenaires conduisent donc un programme dénommé HyMeX (Hydrological cycle in Mediterranean Experiment) qui vise à mieux comprendre et à modéliser le cycle hydrologique de la Méditerranée, en mettant l’accent sur la prévisibilité et l’évolution des phénomènes météorologiques extrêmes afin de mieux y répondre. Il a débuté en 2010 et se poursuivra jusqu’en 2020.
Grâce aux observations satellites, aux mesures par avions, par ballons ou aux radars, HyMeX améliore les prévisions météo et commence à répondre aux questions qui se posent sur la relation entre les épisodes de pluies méditerranéennes intenses et le réchauffement climatique, qui semble avoir tendance à intensifier leur force et leur récurrence.
Source Canopé